Pas de démarche QVT sans au préalable une solide prévention primaire et secondaire des RPS

Du 14 au 20 juin 2021 se tiendra la Semaine QVT animée par le réseau Anact-Aract. A n’en pas douter la thématique retenue « Travailler ensemble » va recueillir un intérêt accru en cette longue période de développement du télétravail et de l’alternance confinement/déconfinement.

 

Que penseriez-vous d’un marin qui se focaliserait sur l’entretien de son spinnaker (voile d’avant spectaculaire, souvent très colorée et destinée à accroître la vitesse du navire quand les vents sont portants) sans se préoccuper des trous qui parsèment sa grand voile?

 

En effet, la propension des employeurs à promouvoir la QVT sans établir les fondements solides d’une prévention primaire et secondaire des RPS est fort répandue.

 

Si l’implémentation d’une politique QVT relève d’une décision stratégique, il en est tout autant pour le processus de prévention des RPS.

 

Or, les employeurs qui méconnaissent, mésestiment ou s’affranchissent de leurs obligations légales en la matière commettent, non pas une erreur, mais une faute, que le déploiement d’une politique QVT ne saurait couvrir efficacement.

 

Légitimée depuis l’ANI de 2013 par la reconnaissance des phénomènes de souffrance au travail à partir des années 2006-2008 en France, la démarche QVT est souvent utilisée indépendamment voire en remplacement de la prévention des RPS et de ce fait établie sans un diagnostic préalable.

 

QVT et RPS recouvrent des champs proches certes, mais points identiques. Et c’est dans cet écart mal-maîtrisé que réside un risque majeur pour la structure.

 

Il convient d’avoir un discernement précis sur le sujet si l’on veut éviter, comme cela se constate sur le terrain, que les meilleurs intentions soutenant la démarche QVT ne génèrent à un moment des phénomènes enkystés et contraires aux intentions initiales : la lassitude, le découragement, la désensibilisation au discours de l’entreprise, et surtout la réelle perte de capacité d’action sur les conditions de travail.

 

Ceci est la partie émergée de l’iceberg.

 

La maîtrise équilibrée des trois préventions est un début de solution concrète.

 

Mind the gap.